L’historienne Bénédicte Savoy « explore l’histoire de la venue dans les musées d’Europe des collections africaines aux XIX et XX siècle ». Les premiers objets, venus d’un continent encore très mystérieux, sont arrivés dès le XVI SIECLE
« Le moment où les puissances européennes se lancent à la conquête coloniale du continent africain correspond dans le dernier tiers du XIXe siècle à un vaste mouvement de création de musées ethnologiques en Europe, rappelle Bénédicte Savoy, professeur au Collège de France. Se met alors en place, au sud du Sahara, un système d’extraction culturelle qui en bien des points s’appuie sur le système d’exploitation des ressources naturelles africaines. Un important réseau d’acteurs internationaux – aventuriers, missionnaires, négociants, militaires, diplomates, agents coloniaux, personnel scientifique etc. – s’engage dans la « collecte » parfois massive, parfois violente, d’objets aux typologies variées, de pièces utilisées dans la vie quotidienne aux éléments monumentaux d’architecture en passant par des instruments de musiques, des insignes royaux, des restes humains. » Cette série de cours au Collège de France explore aussi le sentiment de l’absence des oeuvres en Afrique.
Bénédicte Savoy, titulaire de la chaire internationale Histoire culturelle des patrimoines artistiques en Europe, XVIIIe-XXe siècle au Collège de France, se partage entre Paris et Berlin, où elle dirige le département d’histoire de l’art de la Technische Universität. Comme elle le notait dès sa leçon inaugurale, les biens culturels, qui sont des « objets du désir », « peuvent être ôtés de leur lieu de création en toute légalité ou bien spoliés, sinon volés en période de guerre ».
Présence africaine dans les musées d’Europe : 9 cours de Bénédicte Savoy au Collège de France