Pionnières : artistes dans le Paris des années folles

Musée du Luxembourg (Paris)
2 MARS – 10 JUILLET 2022

Très longtemps marginalisées et discriminées, les artistes femmes de la première moitié du XXeme siècle ont néanmoins occupé un rôle primordial dans le développement des grands mouvements artistiques de la modernité sans pour autant être reconnues de leur vivant. Ce n’est que récemment que leur rôle dans les avant-gardes est exploré.

peinture d'une tahitienne
Amrita Sher-Gil : Autoportrait en Tahitienne (1934)

Réinscrire dans l’histoire de l’art en transformation : du fauvisme à l’abstraction, en passant par le cubisme, Dada et le Surréalisme notamment, mais aussi dans le monde de l’architecture, la danse, le design, la littérature et la mode, tout comme pour les découvertes scientifiques. Face aux conventions établies cantonnant les femmes à certains métiers et stéréotype, elles expriment de multiples manières la volonté de redéfinir le rôle des femmes dans le monde moderne. Après la révolution russe et la Première Guerre mondiale, la remise en cause du modèle patriarcal pour des raisons pratiques, politiques et sociologiques, s’accélère. Les femmes gagnent en pouvoir et visibilité et les artistes vont donner à ces pionnières le visage qui leur correspond.

peinture femme assise robe rouge
Suzanne Valadon : Jeune femme aux bas blancs (1924)

Cette euphorie avant la tempête se joue surtout dans quelques capitales où Paris tient un rôle central, et plus précisément les quartiers latin, de Montparnasse et de Montmartre. La crise économique, la montée des totalitarismes, puis la Seconde Guerre mondiale vont à la fois restreindre la visibilité des femmes, et faire oublier ce moment extraordinaire des années 20 où elles avaient eu la parole.

Des artistes connues comme Suzanne Valadon, Tamara de Lempicka, Marie Laurencin côtoient des figures oubliées comme Mela Muter, Anton Prinner, Gerda Wegener. Ces femmes viennent du monde entier, y compris d’autres continents où certaines exporteront ensuite l’idée de modernité : comme Tarsila Do Amaral au Brésil, Amrita Sher Gil en Inde, ou Pan Yuliang en Chine.

composition abstraite
Marcelle Cahn : Composition abstraite (1925)

« Les nouvelles Eves »

Elles sont les premières à avoir la possibilité d’être reconnues comme des artistes, de posséder un atelier, une galerie ou une maison d’édition, de diriger des ateliers dans des écoles d’art, de représenter des corps nus, qu’ils soient masculins ou féminins, et d’interroger ces catégories de genre. Les premières femmes à avoir la possibilité de vivre leur sexualité, quelle qu’elle soit, de choisir leur époux, de se marier ou pas et de s’habiller comme elles l’entendent. Leur vie et leur corps, dont elles sont les premières à revendiquer l’entière propriété, sont les outils de leur art.

affiche exposition femmes artistes

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Musée du Luxembourg – Le Grand palais – Paris